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Coyote
Auteur principal: | Sylvain Prudhomme Auteur du texte |
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Support: | Livres |
Langue: | Francais |
Publié: |
2024 Les Editions de Minuit Paris |
Genre: |
Roman |
Sujets: | |
Étiquettes: |
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Édition: |
Paris |
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Importance matérielle: |
1 vol. (256 p.)
18 cm
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ISBN: |
978-2-7073-5563-8 |
Resumé: |
« Si je le pouvais, ici je nécrirais rien du tout. Il y aurait des photographies. Pour le reste, des morceaux détoffe, des déchets de coton, des grumelons de terre, des paroles rapportées, des bouts de bois, des pièces de fer, des fioles dodeurs, des assiettées de nourriture et dexcréments. » Je me rappelle la lecture de ces mots de James Agee et le choc quils me firent. Je venais de rentrer des États-Unis. Javais parcouru plus de 2 500 kilomètres en deux semaines, longé la frontière mexicaine du Pacifique à lAtlantique, tout cela en autostop, pour les besoins dun reportage à paraître dans la revue America. Jen avais bavé, javais par moments eu peur, attendu des heures sur des bretelles dautoroute désertes, connu des moments dexaltation intense, fait provision de rencontres pour des années. Je venais à lépoque de terminer mon roman Par les routes, dans lequel un personnage voyage en stop dans le but délibéré de rencontrer des gens, de les photographier, de leur poser des questions sur leur vie. Javais eu envie den faire autant. Souvent on sinspire de ce quon a vécu pour écrire. Pour une fois ça avait été le contraire : je métais inspiré de ce que javais écrit pour vivre. Le reportage est paru et jai vu que le besoin de raconter nétait pas épuisé. Jai vu que là-bas rien ne bougeait, que Trump revenait. Jai rouvert mes carnets, remplis de phrases dautomobilistes jamais relues. Jai été frappé de constater avec quelle netteté je me rappelais les intonations, les phrasés, les grains de voix. Avec quelle force les mots même griffonnés à la hâte avaient chaque fois le pouvoir de ressusciter une présence, un regard. Jai repensé à la phrase dAgee. Jai eu envie décrire ce livre, sans presque plus rien que les voix des habitants rencontrés. Livre de la frontière vécue, éprouvée. À hauteur de femmes et dhommes ordinaires, habitués à la vivre « en su carne propia », comme dit Alfredo, le taximan de Matamoros : dans leur chair."Sylvain Prudhomme |